défournement
Le grand moment est arrivé, le coeur bat plus vite qu'à l'accoutumée, les mains , fébriles, descellent trop lentement les briques de la porte, un visage apparaît...puis un autre... puis des corps...
enfin la porte grande ouverte, la lumière entre dans le four et fait chanter toutes les nuances de l'argile travaillée par le feu
pendant l'enfournement une lucane nous avait rendu visite, une sauterelle verte curieuse nous détournera quelques instant des couleurs chaudes des pièces.
La cuisson est belle, le défournement un vrai plaisir, de découverte en découverte, on prend son temps...
l'atelier vidé des pièces crues s'illumine des pièces cuites
encore un peu de cendres... sur les corps tièdes...
apres la bataille...
un peu de rangement...prés à servir pour la prochaine fournée..
Je remercie tous ceux et celles qui m'ont laissé des petits messages d'encouragement pour cette grande cuisson.
Vendredi 13 Juillet 6h30, le soleil jette quelques rayons, pas de vent, ciel clair,idéal pour un beau et paisible début de cuisson
Le four est encore à 80°, registre à demi fermé, un peu de bois et çà repart...
le soleil joue sur le torse accroché à l'entrée de l'atelier
La marche générale de la cuisson est la même que pour le petit four: lente montée à 350°(7heures), le bois placé dans le cendrier comme ci dessus; ensuite les charges se feront par la porte située au dessus et la montée sera beaucxoup plus rapide. (encore 7 heures entre 350° et 1000°)
La montée de 0 à 350 peut s'effectuer plus rapidement si les pièces sont de plus petite taille, mais certaines de mes pieces étant à echelle humaine et en ronde bosse la partie intérieure monte moins vite en température que la peau, il faut donc du temps pour éviter des différences importantes qui pourraient faire fendre ou même éclater les sculptures.
9h30: Alain qui va m'accompagner tout au long de cette cuisson apporte les croissants... prendre un petit café croissant par une belle matinée, devant le four est un pur moment de bonheur.
Un mélange d'argile de sable de cendre et autres matériaux non identifiés,(balayures) est préparé pour boucher les prises d'air entre les briques de la porte.
les deux sondes pyrométriques...la vieille et la toute jeunette
14 heures... changement de feu, désormais les charges auront lieu toutes les 8 minutes.
un visiteur de passage...
repos à l'ombre des grands corps....
petite pause
on approche...
Enfumage
L'enfumage a pour but de provoquer un phénomène d'oxydo reduction lié à l'exés de carbone.
Le registre de la cheminée est fermé, les entrées d'air fermées, les plaques de dessus de foyer tirées en arrière; de la sciure et des copeaux de bois résineux sont jetés dans les alandiers, leur combustion rapide provoquant un exces de carbone qui se manifestera par une épaisse fumée noire sortant de la cheminée et de tous les interstices du four.
Cet enfumage accentue les effets de feu sur les pièces et contribue à noircir celles réalisées en terre de Noron et destinées à êtres présentées en extérieur.
Cette opération est réalisée entre 950 et 1000°, à trois reprises.
photos de l'enfumage: Gersandre Morel
une fumée noire s'échappe de toute part...
le feu redevient tranquille...
on ferme
Voilà, il est 21 heures, la cuisson est terminée, tous les passages d'air sont soigneusement bouchés, dans trois ou quatre jours la température sera suffisamment basse pour permettre l'ouverture...
à tres bientôt...
le bassinage se termine...
point de vue du moineau qui niche sous la charpente.
une dernière pour la nuit et demain...cuisson
bassinage
le bassinage est une petite chauffe tres lente qui achève le sèchage des pièces et permet à l'humidité de s'échapper. Ce n'est pas un luxe par les temps qui courent... Pour être plus tranquille au moment de la cuisson proprement dit, je fais cette fois un bassinage de 4 jours à 100°.
La cuisson est prévue vendredi, il semblerait que la météo soit plus clémente.
Autour du four, avant la cuisson
Samedi
Journée plus difficile, les fragments de visage à echelle 6 sont trés difficiles à manier, trois têtes mises en place dans la journée avec l'aide d'Alain...et sans chômer...
photo Alain malfilâtre
Pendant ce temps, dans le champ derrière l'atelier, les vaches non Normandes ruminent...
l'enfournement...enfin...
Voilà, les pièces sont enfin terminées, les premières, dèjà bien sèchent vont pouvoir passer au feu... Cette fois, étant donné leurs tailles c'est le grand four qui va être utilisé.
J'aurais pu commencer cet en fournement plus tôt en fait, mais j'attendais désespéremment un peu de beau temps.
La mise en place des pièces dans le four est trés délicate, les pièces crues sont extrèmement fragiles,les craquelures n'arrangent rien et leur grande taille augmente encore la difficulté.
Certaines sont placées sur du papier journal pour éviter de rayer leurs petites fesses au cours du positionnement, le journal brulera leur laissant un petit coussin de cendre sous leur tendre postérieur.
C'est parti, un dernier coup d'oeuil, quelques retouches de dernière minute, un ponçage tres léger, et elles sont prêtes à être enfournées.
La petite table à roulettes et direction le four.