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Philippe Morel sculpteur...la vie de l'atelier.
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16 janvier 2021

Le poulailler

poulailler copie

Construit par mon grand-père, le poulailler tenait aussi une part importante dans notre enfance.
Un grillage dit »à poule », assez haut, fixé sur des poteaux de bois, formait un enclos ou les volailles avaient de la place pour s’ébattre. Il était planté de quelques arbres, un noisetier, un arbre de Judée, un weigelia rose, qui a de la descendance, aujourd’hui, à la maison, et un laurier palme qui pouvait nous servir de cachette et à l’intérieur duquel nous grimpions, c’était d’ailleurs une des future sortie de la ligne Morello, dont j’avais fait les plans, mais qui ne verrai jamais le jour.
Un bac, rempli de pierres avait servi, à une époque, pour les canards, mais c’était avant…
Le poulailler proprement dit, cabane en bois, passée au goudron, garnie de pondoirs en planches et couverte en fibro, permettait chaque soir d’enfermer les volatiles pour les soustraire aux mauvaises surprises nocturnes et aux appétits voraces des prédateurs de tout poil.
Des oeufs en plâtre, fort bien imités, étaient censés donner à ces dames l’envie d’en pondre des comestibles.
Le nombre de pensionnaires était limité, 6 ou 7, pas plus, mais suffisant pour la consommation de mes parents et grands parents.
C’était un plaisir, vers 6 heures du soir, d’aller ramasser les oeufs et donner le grain aux poules. il arrivait que certaines, en mal de descendance, défendent à coups de bec l’intrus qui voulait s’accaparer l’oeuf qu’elle s’obstinait à couver malgré l’absence de géniteur.
Un bâton était prévu à cet effet pour la faire quitter le nid.
Le grain, maïs, orge et avoine mélangés, dont je sens encore l’odeur, était acheté à la boulangerie Lemieux, de l’autre côté de la rue, en face de la maison, Il était ensuite conservé à l’intérieur de la cave dans une vielle lessiveuse, une mesure d’un litre, en bois, cerclée de métal nous permettait de mesurer la ration quotidienne.
Par temps froid, le matin, ma grand mère leur faisait une soupe chaude avec les restes de pain de la veille, épluchures diverses, et parfois….Un oeuf….On se faisait aussi un plaisir de ramasser des escargots dont elles étaient friandes...Pauvres limaçons!
Les oeufs, après avoir été marqués au crayon à la date de la ponte, étaient placés dans une corbeille de rotin et enfermés dans le garde manger, un placard assez imposant, en compagnie des confitures de toutes sortes, des cornichons au vinaigre, du pain, du sucre et des restes. Pas de frigo chez ma grand-mère.
Je les aimais de toutes les façons possibles ces oeufs, à la coque, sur le plat, brouillés, ou frits à l’anglaise. c’était délicieux et non immangeable comme nous l’avait dit, en cours, en 6 ème, un certain prof d’anglais.
J’avais un petit plat en alu, à deux anses, dans lequel je prenais plaisir à brouiller mes oeufs, l’hiver, sur la cuisinière à bois. La fourchette y raclait le métal avec un bruit spécial que j’ai encore dans l’oreille.
Parfois, une poule, plus hardie que ses congénères, faisait une excursion gustative dans le potager, aussitôt rattrapée, on lui coupait l'extrémité des rémiges d’une aile pour l’empêcher de rééditer la grande évasion au dessus du grillage.
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